MLK et Malcolm X : l’unique rencontre (1974)

Le 2 juillet 2014 signait le 50ème anniversaire des Droits Civiques aux Etats-Unis. Cette année-là est aussi marquée par un autre évènement dans l’Histoire des « Civil Rights » ; deux importants personnages de la lutte pour ces droits se sont brièvement rencontrés pour la première et dernière fois : le pasteur Martin Luhter King Jr. et Malcolm X.

Cette rencontre intervient le 26 mars 1964. À l’issue d’une conférence de presse, Martin Luther King se retrouve face à Malcolm X venu spécialement à sa rencontre. Ce dernier lui tend la main et MLK le salut : « Bien, Malcolm, c’est un plaisir de vous rencontrer. » Malcolm lui répond également. La presse est présente et immortalise ce moment furtif dans un cliché qui illustrera la lutte contre la ségrégation dans les livres d’Histoire.

Si sur ce cliché, les deux hommes semblent s’entendre à merveille, longtemps leurs visions de la lutte pour les droits civiques, leurs idéaux pour la communauté Noire-Américaine et les moyens d’obtenir l’égalité, ont souvent divergés. Dès ses débuts en tant que militant, Malcolm X se fixe pour mission de « décoloniser » l’esprit des Afro-Américains, rappelant la violence des crimes commis par les Blancs à l’encontre de son peuple. Dans ces conditions, il est alors inenvisageable pour lui de vivre en parfaite harmonie avec ses oppresseurs au sein des États-Unis. Il prônera l’auto-défense, le Nationalisme Noir alors poussé jusqu’au séparatisme.

Dans le même temps, MLK lutte pour les droits civiques, la paix et contre la ségrégation raciale. Chacune de ses protestations sont pacifiques : du boycott des bus à Montgomery, jusqu’à la Marche pour l’Emploi et la Liberté qu’il mènera jusqu’au Lincoln Memorial à Washington où il prononcera le 28 août 1963 son fameux discours « I have a Dream« . Il deviendra l’icône de ce mouvement anti-ségrégationniste et trouvera dans John Fitzgerald Kennedy un allié enfin prêt à abolir la loi raciste Jim Crow.

Le 8 mars 1963, Malcolm X quitte le mouvement de la Nation of Islam à la suite de conflits et divergences, considérant aussi que le groupe avait atteint les limites de ce qu’il pouvait faire. Il entame alors un pèlerinage à La Mecque et ne retournera aux États-Unis qu’après quelques étapes en Afrique (Égypte, Ethiopie, l’ancien Tanganyika, Nigeria, Ghana, Guinée, Soudan, Sénégal, Liberia, Algérie et Maroc.) ainsi qu’en France et en Angleterre. À son retour, il renforce une opinion qu’il avait déjà peu avant de quitter la NOI. Ses positions sont différentes, moins radicales et se sentant plus plus proche des idées des MLK, il cherchera plusieurs fois à le rencontrer. Il y parviendra enfin en cet après-midi de mars 1964.  Sans son assassinat en 1965, Malcolm X aurait peut-être fait de celui qu’il traitait de « poule mouillée« , un allié.

Les deux hommes meurent chacun à l’âge de 39 ans. Et à la fin de leurs vies respectives, la vision de l’un avait fini par toucher l’autre. Vers la fin de sa lutte, elle aussi écourtée par un assassinat en 1968, les idées de MLK se sont quelque peu radicalisée. James Cone, auteur de l’ouvrage « Martin & Malcolm & America » raconte :  « Martin Luther King a dit une fois que lorsqu’il écoutait parler Malcolm, même lui était en colère. »

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