Pourquoi Jay-Z et Biggie n’ont jamais tourné « Brooklyn’s Finest » ? (1996)

1996. Il y a deux ans, Notorious B.I.G. sortait l’indétrônable classique Ready To Die, se positionnant comme maître incontesté de la côte est et de sa capitale rappologique de New-York. Mais cette année-là, émerge doucement Jay-Z, en pleine préparation de son premier album Reasonnable Doubt.

En mars 2015, Damon Dash, producteur et co-fondateur de Roc-A-Fella, passait devant le micro de Kenyatta animateur de la station Hip-Hop Motivation. L’occasion de revenir sur ses premiers travaux et notamment sur son album favori : Reasonnable Doubt de Jay-Z.

Well, as for Roc-A-Fella days, all my first records that I loved the most were Reasonable Doubt. And the reason why was because everything Jay said was basically about us. Everything he said I felt like he was speaking about me directly. The things he said were things I was saying directly out my mouth. And it was the spirit. There was a circular success thing where we were all trying to make each other rich. And that was the thing, keep each other rich, so we could never worry about going broke. And my favorite record was the one I produced with Clark Kent…It’s called ‘Brooklyn’s Finest’ and it’s featuring Biggie Smalls.

« En ce qui concerne l’époque Roc-A-Fella, de tous mes premiers albums, celui que je préfère est Reasonable Doubt. Tout ce que Jay-Z  rappait nous concernait Tout ce qu’il disait j’avais l’impression qu’il me le disait directement, que ça sortait de ma propre bouche. C’était l’esprit. Il y avait ce cercle vertueux où on essayait de se rendre riche. C’était notre règle, rester riche pour ne jamais avoir à s’inquiéter d’être fauché. Mon titre préféré est celui que j’ai produit avec Clark Kent… Il s’appelle « Brooklyn’s Finest » et Biggie Smalls apparaît dessus.« 

 

Alors que Damon Dash se souvient de sa première rencontre avec Jay-Z et Notorious BIG lors du tournage de « Dead President » en 1996, il revient sur la conception du titre avec Clark Kent, le fameux studio D&D qui a accueilli tout le hip-hop new-yorkais. C’est justement durant cette période que la relation entre Shawn Carter et Christopher Wallace se forge. Contre l’avis de Damon Dash, Jay-Z décide de poser directement son couplet sans attendre Biggie qui préfère prendre son temps. C’est au bout de quatre mois que BIG mettra un point final au dernier titre de l’album Reasonable Doubt en posant sur ce morceau  qui prendra le nom de « Brooklyn’s Finest ».

 

Jay-z-biggie dead president

 

Un titre qu’ils joueront ensemble sur quelques scènes avant la disparition tragique du Big Poppa, mais qu’ils ne porteront jamais à l’écran. Tout cela car celui qu’on connaissait à l’époque sous le nom de Puff Daddy, manager de Biggie Smalls, a refusé de donner son autorisation à la réalisation d’un clip qui serait incontestablement entré dans la légende. Une manoeuvre qui n’a rien d’étonnant quand on sait que Sean Combs avait déjà, entre autres anecdotes, mis de côté une production de DJ Premier sans consulter Biggie. Ce dernier tombera finalement dessus et contactera directement le producteur pour donner le jour au titre « Kickin The Door ». Le visionnaire Puffy aurait-t-il senti le potentiel de Jigga puis refusé de lui offrir la puissance de frappe de Notorious lors d’un clip ? Comme le disait d’autres artistes new-yorkais : « Strictly Business ».

 

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