VIBE’s « Rap Reigns Supreme » cover (1998)
Février 1998. C’est l’heure du bilan et du classement de l’année 1997 de la rédaction du magazine VIBE. Une année faste pour le hip-hop qui affirme et signe sa place d’incontournable dans l’industrie musicale, en inscrivant notamment un total de 8 albums en disque de platine. Parmi eux, 2Pac, Notorious B.I.G, le Wu-Tang Clan, Bone Thugs-n-Harmony, Master P, MASE, Puff Daddy ou encore Will Smith.
Pour son dossier de quatre page, le sujet de VIBE est alors trouvé et part d’un constat : le hip-hop est devenu mainstream.
Today, airwave-rulling hip pop has eclipsed the local phenomenon that was once hip-hop. Whose world is this ?
Aujourd’hui, les artistes hip-pop qui gouvernent les ondes ont eclipsé les phénomènes locaux qui faisaient autrefois le hip-hop. A qui appartient ce monde ?
Mais pour autant, le hip-hop n’est pas mort et VIBE le confirme en apportant une réponse à sa dernière question. Dans une Une qui restera dans les annales du feu périodique, le magazine intronise 8 personnalités du hip-hop et les élève en seigneurs du genre.
VIBE’s cover collective – Foxy Brown, Missy Elliott, Lauryn Hill, Lil’Kim, LL Cool J, Master P, Method Man, Busta Rhymes heretofore known as the Great Eight – truly expended rap’s sonic parameters, the Great Eight weren’t just stars, they were pop music’s creative power brokers – brothers and sisters with truly distinctive voices ; icons whose images teased Nikon, authors on song that broke, hearts, that you broke bread, and broke wind to. Love’em or loathe’em, the world was and theirs.
Le collectif qui fait la couverture de Vibe – Foxy Brown, Missy Elliott, Lauryn Hill, Lil’Kim, LL Cool J, Master P, Method Man, Busta Rhymes jusqu’ici connu sous le nom de Great Eight – ont véritablement étendu les paramètres soniques du rap. The Great Eights n’étaient pas seulement des stars, ils étaient des personnalités de pouvoir dans la pop music – des frères et des soeurs ayant chacun une voix distincte ; des icônes dont l’apparence a allumée le Nikon, auteur de titres qui ont brisé des coeurs, sur lesquels on a partagé le pain et lâché des vents. Aimez-les ou détestez-les, ce monde a été et reste le leur.
En 1998, Busta Rhymes sortait son deuxième album When Disaster Strikes, sur le thème de l’apocalypse. Un LP qui deviendra platine 6 semaines après sa sortie. Vient ensuite Method Man, qui prépare cette année-là la sortie de T2 : Judgment Day, un projet encensé par VIBE pour sa technique exceptionnelle. LL Cool J mettait déjà en place la diversification de ses activités, avec un show TV et quelques publicités, tout en réussissant à suscité l’attente de sa musique auprès de ses fans de la première heure et des autres. Master P lui aussi opérait sur plusieurs plans, en réalisant en 1997 le film à petit budget I’m Bout It, un succès autobiographique sur fond de trafic de drogue.
Foxy Brown et Lil’Kim ont déjà sortie leurs premiers albums respectifs, Ill Na Na et Hard Core, chacun d’entre eux ayant atteint également la certification de disque de platine. Quant à Missy Elliott, son travail avec Timbaland la propulse déjà parmi les artistes les plus vendeurs de l’année. Enfin, Lauryn Hill est le seul véritable pari fait par la rédaction de VIBE. Alors qu’elle est sur le point de dévoiler son premier album solo The Miseducation of Lauryn Hill, l’artiste n’a pas encore eu l’occasion de faire ses preuves en solo, en dehors de son trio d’origine les Fugees. Un choix qui s’avèrera prémonitoire, car ce premier album se vendra à plus de 7 millions d’exemplaires aux Etats-Unis.
Là-dessus à Vibe de conclure :
Though sales figures justify our love of […] the Great Eight, the artist’s individual bomm-baps don’t pump in our systems just because they pump in everyone else’s. No. We respect/woship Method, LL, Lauryn, Kim, and the rest for their exceptional talents, shrewd business savvy, and overflowing personality. It’s their strident quest for platinium-coated immortality that inspires us all. […] Be the pro-black, pro-crack, pro-peace or « Fuck Tha Police » Hip-Hop, much like her weathered cousin Rock’n’Roll, is a proven commodity- socially, economically, spiritually. And as long as human have the inclination to tell a good story, teach the unteachable, or just plain talk shit, the sound that first oozed from the housing projects of New York City will continue to reign like stormy weather. You know, you may even say that it’s something like a phenomenon.
Bien que les chiffres de vente justifient notre amour du Great Eight, le boom-bap de chaque individu ne circule pas dans notre système simplement parce qu’il passe de celui de tous les autres. On respecte / vénère Method, LL, Laryn, Kim et le reste pour leurs talents exceptionnels, leur sens aiguë du business, leur personnalité débordante. C’est leur quête véhémente de l’immortalité habillée de platine qui nous inspire tous. […] Qu’ils fassent du hip-hop pro-black, pro-crack, pro-paix ou « Nique La Police », comme son cousin le rock’n’roll buriné est un bien-fait établi – socialement, économiquement, spirituellement. Et tant que les être humains auront une inclination à raconter de belles histoires, enseigner ce qui ne s’apprend pas ou simplement dire de la merde, le son qui a vu le jour dans la ville de New York continuera de régner comme un ciel nuageux.