Woodie Smalls, un cowboys en terre flamande

Coincé dans une playlist entre un Tyler the Creator et un The Pharcyde, Woodie Smalls ne détonne pas. Pourtant, si ses prods, son flow et son accent disent le contraire, c’est très loin des routes de Los Angeles qu’on retrouve l’artiste. Plus proche de nous, c’est du côté flamand du plat pays qu’il a grandi et fait ses armes.

 

Dans quelques jours, le jeune rappeur sera sur la scène du Candy Shop pour le deuxième YARD Live organisé en partenariat avec Allo Floride. En attendant de le croiser dans les coulisses de cet évènement, on a pu l’avoir au téléphone pour lui poser quelques questions. En total accord avec sa musique et ses chatoiements feel good, c’est un jeune homme à la voix souriante et à l’enthousiasme communicatif qu’on retrouve derrière le combiné.
D’entrée, on aborde son enfance et sa rencontre avec la musique qui s’opère très tôt. Pourtant de son propre aveu, « il n’y a rien à Anvers » où il grandit, la scène musicale est quasiment inexistante. Mais dans son parcours, Woodie a de la chance. Dès ses huit ans, il met les pieds dans les studios de son oncle, musicien qui a voué son art au gospel. Si Woodie ne trouve pas son bonheur dans le genre, très vite c’est vers le rap qu’il se tourne, griffonnant ses premiers couplets sur les héros de son enfance et quelques dessins animés. Il faut dire qu’en grandissant, il trouve vite en Lil Wayne et Pharrell des idoles, se référant au dernier comme à un génie dans lequel il se retrouve vite en tant que jeune homme noir.

 

 

Sur son chemin, il croise aussi le rappeur K1D qu’il porte en haute estime: « Pour moi c’est l’un des meilleurs en Belgique ». Avec lui il apprend les ficelles, termine ses premiers morceaux. Sa passion grandit alors jusqu’à lui prendre tout son temps. « Mon père m’a dit d’arrêter la musique, parce que je n’allais plus à l’’école, pour enregistrer. » Ce qu’il fait un temps, mais sa passion reste intacte, et par tous les chemins, il y revient. « J’avais l’habitude d’aller voir K1D et il m’a emmené dans tous les studios d’Anvers. C’était souvent des endroits un peu glauque, avec des junkies. »

 

 

Finalement à 18 ans, sur le conseil de ses amis, il sort quelques sons qu’il a composé. Les choses fonctionnent rapidement pour lui à sa grande surprise : « Je ne m’attendais à rien. » Le succès critique est au rendez-vous et les blogs le situent très vite entre  A Tribe Called Quest et The Pharcyde – pour ses sonorités old school – pour finir par le comparer à Tyler The Creator pour sa voix et son phrasé.

Depuis la sortie de son album « Soft Parade », il parcourt le monde avec ses titres phare « About the Dutch » et « Champion Sound », retourne les scènes avec son énergie positive et sa bande qui l’accompagne où qu’il aille. C’est d’ailleurs toujours avec eux qu’il fonctionne et qu’il fait en sorte que sa passion reste une passion. Très peu de calcul, pas de plan marketing et de plan de carrière. « Je vais juste au studio et j’essaie de faire quelque chose qui me ressemble. On va au studio, et on en sort ce qu’on a fait de mieux. »

 

Dernier résultat en date, la mixtape « Space Cowboys » qu’il écrit aux États-Unis après un passage au Texas pour le festival SXSW.  Un projet cinématique où l’artiste revient sur son séjour américain : « Au fil de l’album et avec les skits, on découvre l’histoire. »
La conversation se clôt sur ses premières impressions quant au concert du 26 avril. Pour lui pas d’appréhension : « Il vont surement me regarder bizarrement au début, mais ils vont surement kiffer. Ça va être génial. » conclut-il en riant. Et on le croit sur parole.

 

 

#YARDLive :
Woodie Smalls – 26 avril @ Candy Shop Paris
Allan Kingdom – 24 mai @ Candy Shop Paris
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