Les cinq défilés marquants de la Fashion Week Femme SS19

La plage s’installe au Grand Palais, la tendance utilitaire fait l’unanimité, le Céline d’Hedi Slimane très critiqué… La Fashion Week Femme printemps/été 2019 s’est achevée la semaine dernière, on vous raconte nos cinq shows favoris.

Cette année, le PSG est en vogue. D’abord Jordan, puis un show tout en couleur avec Manish Arora, GCDS fait le buzz en faisant défiler des femmes avec 3 seins (un clin d’oeil au film culte Total Recall), le robe de mariée est de retour pour clôturer les shows, et enfin, Fila quitte les terrains de tennis le temps d’un runway.

De l’hommage rendu à la communauté noire par Pyer Moss au premier show de Fila, voici notre sélection des cinq défilés marquants de cette saison.

 

Pyer Moss

Finaliste pour le CFDA Vogue Fashion Fund, Kerby Jean-Raymond du label PYER MOSS, fait partie des talents à suivre de près. Cette saison, il rend hommage à la communauté noire. Un rappel à son premier défilé de l’été 2016, où il avait déjà mis en avant le mouvement Black Lives Matter. En 1938, James Weeks fonde Weeksville, un quartier de Brooklyn, pour rassembler et unir la première communauté noire libre. Pour célébrer ce fait historique, Kerby décide d’organiser son défilé dans le Weeksville Heritage Center, un lieu rendant hommage à l’indépendance afro-américaine.

La saison dernière était consacrée à l’histoire (souvent ignorée) du cow-boy noir. Cette fois-ci, le créateur s’est inspiré du « Negro Motorist Green Book », un guide de voyage datant de l’ère Jim Crow, regroupant les lieux de sûreté de l’époque pour les voyageurs noirs. L’inspiration a conduit Kerby Jean-Raymond à rencontrer l’artiste Derrick Adams, un artiste peintre qui a imaginé une exposition artistique sur ce même guide. Il a créé par la suite 10 tableaux exclusifs, représentant la vie insouciante et un peu utopique de familles afro-américaines. Ils sont imprimés sur un ensemble chemise/pantalon, une robe pailleté et sur beaucoup de tee-shirts.

Le créateur s’engage également à mettre en avant la culture afro-américaine en collaborant avec la marque FUBU (For Us By Us), un des piliers du streetwear des années 90. Il a également élargi son partenariat avec Reebok, qui dure depuis maintenant 2 saisons, en proposant des tracksuits en plus des sneakers revisitées.

 

FILA

Grâce à des collaborations avec certaines marques de luxe dont Fendi, Fila fait ses premiers pas sur le runway de Milan. Les directeurs de la création puisent leurs inspirations dans les nombreuses archives de la marque née en 1911. Mettant en avant le savoir-faire dans les différents domaines sportifs tel que le tennis, la natation et la voile, le show comprend un hommage au style emblématique du tennisman Bjorn Borg, l’une des figures les plus populaires de Fila.

Le défilé commence par des silhouettes immaculées, puis d’autres suivent en arborant les couleurs caractéristiques de la marque : le rouge, le bleu marine et le noir, qu’on retrouve par touches ou en total look. Le transparent est également à l’honneur. Les maillots avec logo, les t-shirts rétros, et les polos-pantalons coordonnés reflètent clairement le cœur de la marque.

Rachetée en 2007 par un entrepreneur coréen, elle connaît un succès sans précédent depuis bientôt 4 ans grâce aux amateurs de streetwear des années 90.

 

AFTERHOMEWORK

A 19 ans, Pierre Kaczmarek est le plus jeune créateur à intégrer le calendrier de la Fédération de la Haute Couture. Il crée sa marque en 2014 – alors âgé de 15 ans – et travaille sur ses silhouettes après ses devoirs (ce qui inspirera le nom de sa future marque). En 2016, il est rejoint par la styliste Elena Mottola, puis AFTERHOMEWORK devient une sorte de label regroupant plusieurs créatifs parisiens.

Si elle est résolument l’une des marques françaises émergentes les plus à suivre, c’est parce ce qu’elle s’inspire directement des phénomènes sociaux en proposant une mode à la fois jeune et moderne, cool et sophistiquée.

Sur le runway, les silhouettes non structurées ont succédé aux pantalons plissés avec des liens (une signature de la marque) puis d’autres ont suivi avec des tons plutôt neutres. Enfin, les sacs accompagnant les looks abordent quant à eux, de multiples poches en volume, suivant la tendance utilitaire.
Durant le show, quelques têtes connues ont défilé comme les rappeurs suisses Di-Meh et Slimka.

 

Marine Serre

Gagnante du prix LVMH en 2017, Marine Serre n’aura pas perdu de temps pour devenir une designer à suivre. Après avoir lancé le « Futurwear » l’année dernière, elle va plus loin avec la « Hardcore Couture » cette saison.

50% de la collection est issue de « l’Upcycling », faite à partir de matières recyclées. Ce concept de néo-vintage rappelle celui qu’utilisait Margiela dans les années 90. Des foulards, des tissus fleuris et beaucoup de t-shirts vintages sont détournés. Des gilets de pêche assemblés en une robe longue et une couverture fleuri en robe du soir.

En plus des combinaisons imprimées lune emblématique, on y trouve un long manteau noir scintillant de portes-clés, qui ferait parti d’une collection familiale. Pour la première fois, des hommes et des enfants défilent. Aux pieds des mannequins, principalement des TN et des Converses arborant le logo de la marque.

 

Comme des Garçons

Des cheveux grisonnant. Des vestes ouvertes à la taille par un zip, qui expose directement le ventre. Des chaînes nouées à même le corps sous des combinaisons en transparence et qui s’échappent des manches. Aux pieds des modèles, le retour de la total Shox de Nike, enchaînée avec logo Comme Des Garçons en pendentif.

À travers son show, la créatrice Rei Kawakubo a voulu nous faire partager sa douleur et sa peine personnelle. Au cours des 10 dernières collections, elle aura fait défiler de grandes formes abstraites tel de véritables sculptures. Cette saison, elle a voulu créer quelque chose de nouveau. Peu de temps avant le défilé, la marque a déclaré la frustration qu’avait éprouvé la créatrice, puisque cette dernière devait mener de front l’élaboration de la collection ainsi que son rôle de présidente d’une des plus grosses entreprises de mode au Japon.

Rei Kawakubo, qui a fait l’objet d’une exposition à l’Institut du Costume du Metropolitan Museum Of Art en 2017, est l’une des rares designer dont le travail puisse être qualifié d’art.

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