Maureen | On The Corner (Fort-de-France, Martinique)

Six mois qu’avec Kalash, elle décroche La Flamme du morceau caribéen de l’année avec « Laptop », 3 ans que son titre « Tic », après avoir été confectionné sur son île natale de la Martinique – finit par résonner à 3000km de là à New York, accompagnant Bella Hadid lors du défilé Mugler Printemps-Été 2021. 40 petites secondes qui vont propulser Maureen, d’artiste d’un genre encore méconnu en métropole à ambassadrice du shatta. Depuis, c’est une multitude de festivals aux 4 coins du monde qui voient cette jeune mère tracer son parcours à vitesse grand V. 

Semaines après semaines, le circuit des soirées YARD Winter Club commençait à devenir habituel, limite instinctif : passé 2h30, après le live de la sensation rap du moment, la foule déserte la Centrale pour aller s’empiler entre les murs étroits du Havana Basement. C’est l’heure de la session shatta.

Le plébiscite pour cette musique féroce, variante martiniquaise du dancehall aux basses lourdes, ne fait décidément plus de doute. On s’y frotte en chantant des morceaux qui ne passent pas en radio, mais que le public connaît par coeur, sans pour autant connaître les interprètes. « Aux Antilles, les artistes ne sont pas des marques à proprement parler », concède Tito, booker en Martinique. Mais il faut croire qu’avec Maureen, le shatta s’en est peut-être trouvé une belle.

En une poignée de titres fiévreux, Maureen s’est imposée comme le nouveau visage de cette musique sans concession. Un son fièrement créole, qui voyage à travers le monde et emmène avec elle la jeune martiniquaise de 24 ans, là où l’on a pas l’habitude de retrouver des talents antillais, qu’il s’agisse de défilés de mode ou de cérémonie musicales. Ce succès fulgurant, Maureen apprend à le dompter avec la tête sur les épaules, et un bébé sous le bras. Petit bout de femme, grande force de caractère. On est allé la retrouver sur son Île chérie, là où elle s’est forgée, pour un On The Corner exclusif.

Dans le même genre