DA Uzi : « Aujourd’hui, la rue c’est devenu pire que La Haine »
Vrai de vrai. Cette expression ne pourrait pas mieux caractériser celui qui se revendique comme un pur produit de sa ville. De Sevran, DA Uzi en connaît tous les ressorts. De la vie, il connaît trop son importance et son caractère éphémère. Encore plus depuis qu’il a pris sa carrière professionnelle au sérieux en sortant récemment le projet Mexico. Rendre à l’authenticité et à la réalité ses lettres de noblesse avec poésie, telle est sa mission.
Photos : @lebougmelo
Être artiste c’est constamment jongler avec la réalité et le fantasme, entre les cachets en showcase à 4 ou 5 chiffres et une brûlure au 2nd degré à la paume résultant d’une tenue de couteau chauffé à blanc très approximative. Si un grand nombre de rappeurs profitent de cette largesse qu’offre leur art, d’autres s’en méfient comme de la peste. DA Uzi fait partie de ceux-là. Le libanais tout droit venu de Sevran côté Mexico pue la rue, mais l’odeur n’a rien de répulsif si vous aimez l’authenticité. Après plusieurs séjours derrière les barreaux, l’auteur de la très solide série de titres La D en Personne sortie en 2017 revient, semble-t-il apaisé. Signé chez REC 118 comme son comparse Ninho, le rappeur poursuit le quasi-sans-faute du label parisien.
Dans cette conversation, difficile à imaginer le point commun entre l’artiste et Charles Baudelaire ou encore de sa filiation avec des maîtres du cinéma. Et pourtant. C’est un artiste pleinement conscient du chemin parcouru, totalement au fait que la réalité d’aujourd’hui a complètement dépassé la fiction d’hier.