« DES VISAGES », premier mini-documentaire sur le face tattoo
On les croise dans la rue, en club le soir ou dans les clips. De plus en plus assumés, de moins en moins rares. Ces visages marqués, qui intriguent et interpellent. Nous souhaitions en parler, pour comprendre : aujourd’hui, YARD sort « DES VISAGES », le premier mini-documentaire sur la culture du face tattoo en France.
« Quand tu choisis un tatouage, tu révèles quelque chose sur toi-même qui est déjà présent, même si ce n’est qu’un espoir. Et même le tatouage le plus personnel, qui semble n’être qu’une réflexion de tes propres rêves et idéaux, est aussi le miroir de ta place dans le monde. » Anna Felicity Friedman, éminente chercheuse et auteure sur la culture du tatouage, n’a pas choisi ses mots à la légère.
« Ta place dans le monde. » C’est bien là que les gens tendent à se rejoindre, tatoués ou non. On passe sa vie à la chercher, à s’interroger, se questionner, se remettre en question, délibérer et peut-être, si on a de la chance, la trouver. Le tatouage est intimement lié à l’identité, à cette recherche humaine. Longtemps décrié par la société civile, historiquement joint aux criminels, esclaves, sectaires et marginaux, le tatouage est, depuis plusieurs années, une pratique démocratisée en France. Une question reste en suspens : si c’est à la mode d’être marginal, qu’y a t’il encore de marginal à être à la mode ?
Comme une réponse, certain(e)s décident de s’attaquer à leur visage. Et de plus en plus jeunes – la faute, en partie, au rap. Pourtant, la pratique du face tattoo est mal-vue, autant dans le milieu du tatouage que dans la rue. Après tout, le visage est la première chose que l’on voit quand on rencontre quelqu’un. Il aura beau vous présenter sa main en guise de salutations, c’est dans ses yeux que vous plongez votre regard. Qu’ils soient musiciens, sportifs, acteurs ou même mannequins, ceux qui ont décidé de franchir ce cap symbolique ont tous fait un choix : celui de signer un contrat de vie avec eux-mêmes, à même la chair, pour s’empêcher tout retour à une existence « classique ».
Se tatouer le visage, c’est choisir. Être marqué à vie pour ne jamais revenir en arrière. Avec le réalisateur Hugo Bembi, YARD est parti à la rencontre de ces visages et c’est à vous, maintenant, de découvrir la culture du face tattoo à travers les yeux de Seth Gueko, Kendra Kitsuné, Youv Dee, Guizmo, 8Ruki, Sidisid, et tant d’autres. Ne détournez-pas le regard.