Fally Ipupa, label mélodie
Artiste incontournable du continent africain, Fally Ipupa s’impose progressivement dans la nouvelle musique populaire française. Quelques mois après la sortie de Tokooos 2, son sixième album, nous avons eu l’honneur de revenir avec lui sur sa carrière, et ses liens entre le Congo, la France, et les autres continents.
Photos : @samirlebabtou
Loin de se révéler d’emblée, Fally Ipupa se cache, insaisissable. Derrière ses lunettes noires, il ne laisse rien transparaître. Nous le rencontrons aujourd’hui pour la première fois. Celui qu’on appelle « aigle » compte plus de vingt ans de carrière.
Après quelques minutes de conversation, la glace se brise d’elle-même et son regard, quoiqu’imperceptible, s’anime. On découvre alors, loin de tous les artifices et autres remparts artistiques, quelqu’un de véritablement sensible. Un amoureux des mélodies, des mots, de l’effervescence, et de la musique. Un amoureux, tout simplement.
Depuis plusieurs décennies, Fally est déjà une superstar au Congo et en Afrique. Ses premiers succès, il les connaît en 1999 au sein du groupe Quartier Latin. C’est cette formation, créée par Koffi Olomidé – superstar lui aussi et de vingt-et-un ans son ainé –, qui le voit naître. Là-bas, il se démarque grâce à la rumba, musique et emblème de la culture congolaise. Elle permet à Fally de briller et de s’émanciper. Véritable étoile montante de la scène congolaise, il emporte avec lui toute une partie de la jeunesse et de la diaspora africaine. En 2006, alors qu’il n’en est qu’à son premier album, Droit Chemin, son plan est déjà rodé. Comme l’indique son titre, il sait où il va. Il veut moderniser et structurer la musique congolaise, grâce à un savant mélange de rumba, ndombolo et R&B.
Plus de dix ans après, au regard des accomplissements de l’Empereur 4K, le pari est réussi : six albums studios, un Bercy complet en février 2020, des premières collaborations sur le sol américain, et une influence indéniable sur le rap français et ses courants dérivés. Aujourd’hui, il collectionne les featurings. Ninho, Dadju, Naza, MHD… à peu près tous se proclament de son héritage. Preuve que si les mélodies de Fally sont omniprésentes en Afrique, elles planent aussi sur le rap et le R&B français.