Dinos : « Les gens oublient, et c’est ce qui tue les artistes »

2015. Dinos, encore Punchlinovic, annonce la sortie de son premier album : Imany. Un nom emplit de mystère pour un projet qui ne verra le jour, finalement, que le 27 avril dernier. Entre centimes et sentiments, le rappeur des 4000 y dresse le portrait de son monde, instable mais vivant, à l’instar de sa plus très jeune carrière. 

Photo : @samirlebabtou

« Imany, c’est la foi. La foi en Dieu, la foi en moi. La foi en ceux qui croient en moi, la foi en la vie. Tout ça à la fois, c’est Imany. » Ces mots clôturent « Vers Imany », sorti le 1er juin 2015. Dinos Punchlinovic est mort, vive Dinos. Fini le temps des Rap Contenders, le temps de l’Alchimiste et d’Apparences. Place à la suite, la confirmation, la maturité, sans doute. S’il est habituel, aujourd’hui, de consommer la musique comme des apéricubes, Dinos vient de cette époque de transition, où L’Entourage et la Sexion – pour ne citer qu’eux – avaient pris les devants pour mettre un coup de pied au cul du rap français, alors dans une période de pédalage. De cette époque où l’on prenait encore son temps pour expérimenter, chercher et tester, avant d’offrir à son public un projet à ambition durable. Si ce petit schéma s’est fait la malle en 2018, à raison ou à tord là n’est pas le débat, Dinos lui, a continué de fonctionner ainsi depuis le début. Pour preuve, Imany a eu trois versions : une beaucoup trop triste, une beaucoup trop pop, et celle qui nous a été délivré le 27 avril. Et si certains ont pu prêter au rappeur des 4000 une flemmardise latente, il n’en est rien. Ces trois ans de fausse absence lui ont permis de parfaire un rap textuel bien rôdé, et structurer un univers artistique fort de sens sur dix-sept morceaux. C’est donc à l’occasion de la sortie de son album que nous l’avons rencontré. Entre son amour scolaire du rap français et sa passion plus large pour la musique, Jules nous a ouvert les portes de son monde. A consommer sans aucune once de modération.

Dinos sera en live au Wanderlust à l’occasion de la tournée YARD Summer Club le vendredi 27 juillet à Paris. Les absents ont toujours torts.

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