Au Canada, Loud perce le mur du son
« Montréal made me. » Comme un symbole, l’inscription est écrite en lettres rouges sur le dos de Loud lorsqu’on le rencontre pour la première fois. Le rappeur québécois est de passage à Paris pour donner deux concerts sold-out d’affilée, mais aussi pour rencontrer les média français. Histoire de les prévenir qu’il sera le premier rappeur francophone nord-américain à vraiment pénétrer le marché français. À l’époque où l’on écrit qu’il « s’apprête à devenir le chouchou québecquois de la métropole », le Canadien est sur le point d’annoncer que sa date au MTELUS (ancien Métropolis, 2 300 personnes), mise en vente en février 2018 dans le cadre du festival M pour Montréal, est déjà sold-out. Sept mois avant le jour du concert. Sept. Mois.
Sept mois plus tard, nous sommes donc invités par M pour Montréal pour voir de nos propres yeux l’effervescence de la culture rap Montréalaise, et attester de la place que Loud y a prise. Depuis l’automne 2017 et le succès de son clip « 56K », la réputation du rappeur du groupe Loud Lary Ajust grossit à vue d’œil dans l’Hexagone. Mais ce n’est rien du tout à côté de ce qui se trame outre-Atlantique où Loud, avec l’album Une année record, s’est hissé comme porte-drapeau d’une communauté qui en manquait cruellement. Dans les coulisses de ce show extrêmement attendu, toute la scène rap montréalaise est rassemblée, comme pour marquer encore davantage l’idée que ce concert fera date : après le MTELUS, Loud prendra définitivement son envol. Pour marquer le coup, l’artiste profite même de la soirée pour tourner le clip de « TTTTT » (pour « These Things They Take Time »), toujours en plan séquence. Nouveau symbole.
Le 31 mai 2019, il deviendra le premier rappeur montréalais à jouer au Centre Bell en tant que tête d’affiche – le groupe Omnikrom y avait fait une première partie en 2007. Centre Bell, une énorme arène modulable de plus de 20 000 personnes dans sa capacité maximale. Grâce aux équipes de Sid Lee Montreal (Guillaume Lebel, Jeanbart, Alex Miglierina, Kelly St-Pierre, René-Charles Arseneau et Félix Arsenault), nous avons pu capturer l’intimité de cette date palier.