Maes : « En prison, je ne pensais pas à la musique »

Il n’a fallu qu’une année pour convaincre l’industrie. Onze titres pour monopoliser l’attention du public. À tout juste 23 ans, Maes sort déjà de la masse et s’impose comme l’un des grands gagnants de ce premier trimestre 2018. Polyvalent, talentueux, passionné et bien entouré, le rappeur de Sevran tend à conquérir le coeur des auditeurs sur la durée.

Photo : @samirlebabtou

Quelques jours après sa sortie, la mixtape Réelle vie 2.0 de Maes s’est vue globalement acclamée par la critique. Une unanimité qui vient sans doute de l’éclectisme musical dépeint au travers des morceaux. Si Maes se dit enfin prêt à faire de sa passion – la musique – sa profession, son « ancien lui » n’y croyait pas, encore persuadé à l’époque de n’y voir qu’un simple hobby. Après avoir fait ses armes en groupe, il se lance en solo en 2014 et s’essaye pendant deux ans avant de voir sa carrière brutalement arrêtée par une incarcération. Rattrapé par sa vie personnelle, il ne sait plus où donner de la tête, tandis que le rap, chez lui, est relayé au rang de jeu pour briser l’ennui de la cellule. Sa première mixtape voit pourtant le jour en janvier 2017, alors qu’il est encore derrière les barreaux, et le succès d’estime récupéré lui donne la force nécessaire pour prendre conscience de ce « petit truc » qui pourrait le mener en haut du classement. À peine sorti, retour au studio. En compagnie de LDS, son label, Bersa, son beatmaker et Diosang, son manager, il prend les armes et s’attaque à la conception de Réelle vie 2.0. Le titre est révélateur : Maes s’emploie à être sincère, authentique et vrai dans son quotidien, sa musique est le reflet de son vécu. De passage à Paris nous l’avons rencontré, l’occasion pour nous de revenir sur sa toute jeune carrière et sur l’impact de la prison dans sa vie, celle dont tous les rappeurs parlent, celle qu’il a connue.

Entretien réalisé à l’hôtel The Hoxton, à Paris.

maes-interview-2018-samir

Dans le même genre