Niro : « Aujourd’hui, on est des hommes d’affaires »

Cinq ans après sa première interview pour YARD, voilà que l’on retrouve Niro à l’occasion de la sortie de son dixième album solo Stupéfiant. Le but : répondre aux mêmes questions qu’à l’époque, histoire de constater l’évolution d’un des rappeurs les plus importants de la décennie.

Paraplégique, Rééducation, Miraculé, Si je me souviens, Or Game, Les Autres, OX7, M8RE, Mens Rea, Stupéfiant… 10 albums. Une discographie aussi large est rare, surtout pour un artiste qui l’a débutée en 2012. Il n’y a « que » sept ans. D’autant plus quand cette discographie n’a rien à envier au quart de celles des autres. Que ce soit dans sa musique, sa communication, sa stratégie, ses business naissants ou son personnage, Niro est de ceux qui s’auto-proclament « meilleur de sa génération ».

Mais sa génération, c’est quoi ? Celle des Talents fâchés, des mixtapes Autopsie. Celle des enfants du rap, étudiants de la forme et du fond, prêts à tout donner sur un featuring, une apparition Planète Rap ; se faisant connaître par la technique, le propos, le découpage en bonne et due forme. Niro est sûrement, à date, le dernier roi sans couronne du rap français. Héritier des « Salif, Le Rat, Despo, Socrate, Zesau, Lino, Koro et Kery », il s’inscrit dans la lignée des rappeurs respectés du milieu, admirés par ses fans, souvent ignorés par le grand public mais tous les ans présents. Toujours forts et vivants.

Avec la sortie de Stupéfiant, divisé en quatre EP de 4 titres + ceux à venir sur l’album, Niro s’évertue à repousser les limites de la communication. Logique pour celui qui s’est peu à peu transformé en businessman après avoir quitté le label Street Lourd, créant structure sur structure. « Je ne travaille plus pour les labels, mais avec les maisons de disques » nous dit-il aujourd’hui. Une maturité qu’il a gagné et dont il est fier quand il (re)regarde sa première interview cinq ans plus tard.

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