Dans Paris, le prodige du Nigéria Rema nous raconte son avenir
Rema n’a pas vraiment le temps de grandir. Un regard d’enfant, une voix d’ange, mais la vision d’un grand. La nouvelle star de la scène afropop déborde de confiance. Deux raisons : il se rappelle d’où il vient et, surtout, il sait où il va. De passage à Paris, on a passé une après-midi avec lui.
Photos/vidéo : @leojoubert, @aida_dahmani et Guillaume Lebel
Été 2019. Dans toutes les clubs digne de ce nom, dans toutes les soirées qui ne se conjuguent pas sans sueur et déhanché, un morceau résonne un peu plus fort que les autres. « Dumebi, dumebi. » Un peu moins d’un an après l’explosion de l’African giant Burna Boy, son successeur semble tout désigné : Rema.
Une gueule d’ange, un sens inné de la mélodie, et une vraie confiance en soi : Rema, 19 ans, a tout pour être couronné à son tour. Celui qui a perdu son son père à l’âge de 8 ans et son grand-frère à 15 ans n’a pas vraiment eu le temps d’être un enfant. Profondément spirituel, convaincu du rôle de Dieu dans son destin, celui qui se prénomme Divine Okubor a vite compris que son nom devait s’inscrire à la suite de ceux de P-Square, Wizkid ou Davido.
En février 2018, il poste un freestyle sur « Gucci Gang » d’un autre Nigérian, D’Prince, ce qui lui vaut d’être repéré par le label Mavin Records, l’un des plus gros du pays (fondé par Don Jazzy, ancienne signature de… GOOD Music). De là, tout s’accélère : Mavin Records en fait sa priorité, il tape dans l’oeil d’Oliver El-Khatib, bras droit de Drake, et continue à chaque nouvelle sortie de construire son avenir. « Chacun a sa propre compréhension spirituelle et son propre don, dit-il dans sa cover story pour The FADER. J’ai ce cadeau, qui est un secret pour moi, car il fonctionne. C’est ainsi que je crois fermement en Dieu, ça va bien au-delà de la musique. Je suis guidé : tu sais où tu dois aller quand tu es capable de lire les signes. »
Lors de son passage à Paris, nous avons guidé le phénomène à travers le capitale pour qu’il nous explique d’où il vient, où il va, juste avant qu’il ne vole si haut qu’on le perde de vue.