Roddy Ricch : « Il n’y a pas d’âge pour mourir »
« C’est un sentiment étrange, mais quand tu es un enfant de la rue et que tu as grandi comme ça, tu as un état d’esprit particulier. Tu ne te contentes pas de vivre : tu te demandes chaque jour si c’est ton dernier. » Au cours des derniers mois, vous avez probablement chantonné l’une des balades du phénomène de Compton Roddy Ricch. Son track « Die Young », détaille ses craintes et sa paranoïa d’une mort prématurée, conséquence potentielle d’une lifestyle dangereux. Quelques mois avant la mort tragique du premier artiste à l’avoir mis en lumière, Nipsey Hussle, nous avons discuté avec la nouvelle star de la côte Ouest.
Photos : @jesseadang
« Die Young » de Roddy Ricch n’est pas exactement ce qu’on pourrait imaginer d’un tube, de prime abord. Un hymne préventif, une balade lacrymale. Pourtant, le track produit par Rex Kudo et London on da Track, écrit en réaction à l’assassinat d’XXXTENTACION cumule aujourd’hui 40 millions de vues et a terminé de propulser le jeune rappeur de Compton en haut de l’affiche. Catchy, puissant dans l’écriture, « Die Young » met en lumière un sujet majeur dans le paysage rap aujourd’hui : les morts prématurées de ses jeunes figures. Ultime symbole funeste : dans le clip dudit morceau, Roddy prend un appel Facetime de feu Nipsey Hussle, dont le rap pleurera la mort pendant encore longtemps.
Une grande partie du petit catalogue du rappeur Compton raconte ces mêmes expériences : la menace d’une mort prématurée ou d’une longue peine de prison, pour lui-même et pour les êtres chers de son quartier de Wilmington Arms, à Compton. Balancé sur le devant de la scène par Nipsey, invité sur le dernier album de Meek Mill, Championships et convié sur la tournée mondiale de Post Malone dont il a assuré les premières parties, le jeune homme de 20 ans a l’avenir pour lui. Craint-il de ne pas avoir l’occasion de le vivre ? À Paris, quelques mois avant la mort de son big bro, nous l’avons rencontré pour parler de vie, de mort, et de peur.