Casey : « Le racisme c’est comme la mode, il y a des tendances »

Casey rappe et tape du poing sur table depuis 25 ans. Rappeuse iconique de la scène francophone, elle revient avec un nouveau projet, AUSGANG, et un album baptisé Gangrène qui sort ce vendredi. Du rock, du rap, et les mots lourds de sens d’une Casey dont la parole parait plus que jamais nécessaire. Pour YARD, elle s’est prêtée à l’exercice du Hier encore en re-répondant aux questions de notre première interview.

Photos : @aida_dahmani

«  Désormais, on se lève et on se casse. » Les mots de l’écrivaine et réalisatrice Virignie Despentes dans Libération, frappés sur un clavier en réaction à l’impudence de la 45e cérémonie de César, ont fait du bien à beaucoup. À beaucoup de femmes, surtout, écoeurées qu’on puisse continuer à leur cracher dessus en toute impunité – l’actrice Adèle Haenel en tête de cortège, elle qui s’est levée et qui s’est cassée devant ce moment de honte nationale.

Lors de cette même cérémonie, une autre femme, Aïssa Maïga, s’est retrouvée « sur le banc des accusés » pour avoir plaider pour une plus grande représentation des minorités dans le cinéma français. Quand on pointe du doigt et qu’on s’insurge, quand on tourne le dos et qu’on se barre, on se rend apparemment coupable d’un plus grand affront que celui de défendre un ordre établi au mieux écœurant, au pire dangereux. « Quand ça ne va pas, quand ça va trop loin ; on se lève on se casse et on gueule et on vous insulte et même si on est ceux d’en bas, même si on le prend pleine face votre pouvoir de merde, on vous méprise on vous dégueule », poursuit Virginie dans sa tribune.

Casey, personnage mythique du rap français et proche de Despentes, ne s’est jamais retenue de gueuler. Surtout, elle ne s’est jamais retenue de mettre le doigt sur ce qui dérange et d’appuyer fort, très fort, jusqu’à ce que l’ongle perce. La rappeuse, qui revient avec le projet AUSGANG dont l’album Gangrène est sorti ce vendredi, nous a fait l’honneur de se prêter à l’exercice du Hier encore : trois ans après sa première interview YARD, nous lui avons posé les mêmes questions, comme nous l’avons fait avec Niska et Niro.

Pour insister d’abord sur le fait qu’en trois ans, peu de choses avaient vraiment changé. Mais aussi parce que la parole d’une artiste femme, noire, française, dans un contexte comme le nôtre, ne peut qu’entraîner des secousses terriblement nécessaires.

Le projet Gangrène d’AUSGANG est disponible sur toutes les plateformes. Il sera joué en concert le 17 mars prochain à la Maroquinerie, à Paris.

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