Lous and the Yakuza : « Je dois sacrifier mon intimité pour une cause plus grande »
La Belgique ne cesse de souffler son vent de fraîcheur musicale sur l’Hexagone et amène en cet automne une brise des plus ébouriffantes : Lous and the Yakuza. Avec son premier single « Dilemme », la jeune chanteuse propose un univers impudique sur ses sentiments, honnête sur ses intentions et audacieux dans sa vision.
Photos : @alextrescool
C’est avec un énorme sourire aux lèvres et des yeux pétillants que Lous nous accueille pour l’entretien. Non pas qu’on ne s’attendait pas à sa bonne humeur, mais cette joie extrême peut être surprenante venant d’une artiste dont les textes sont assez sombres. Car à 23 ans, la jeune femme a traversé de nombreuses épreuves, se retrouvant plusieurs fois à la rue, s’accrochant à son rêve de devenir chanteuse pour garder la tête hors de l’eau. Ce sont donc logiquement ces moments-là qui l’inspirent le plus, moments indispensables pour offrir la musique la plus proche d’elle et donner un album, intitulé Gore et prévu pour début 2020.
Jamais dans l’entre-deux, la musique de Lous vacille d’un extrême à l’autre, comme ses sentiments. La Belge aime les combinaisons, mais pas comme deux couleurs qui se mélangeraient pour en donner une troisième, plutôt comme l’eau et l’huile qui se superposent sans jamais se diluer, sans jamais perdre de leurs caractéristiques fondamentales. Celle qui prône l’amour H24 a saisi qui elle était depuis sa plus tendre enfance et compte bien le faire découvrir au monde entier. Pas pour elle non, mais au nom de causes bien plus grandes. Entretien à cœur ouvert.
Comment tu te sens après la sortie de ce premier single ?
Je suis en extase. Je n’étais pas prête mais c’est tout ce que je voulais dans la vie. Je suis la première à dire que je veux niquer le game, et là je suis en mode : « Ah, du coup, tout le monde est d’accord avec moi ?! ». Mais franchement, je n’avais aucune attente. Je voulais juste que les gens écoutent et il y en a eu plus que prévu en peu de temps. Je me prépare toujours pour le pire flop du monde et pour la plus grande réussite. Je suis prête psychologiquement pour les deux, j’anticipe ce moment depuis que je suis née.
Signer en major était un objectif pour toi ?
C’était une étape à passer parce qu’en tant que Belge, si tu ne signes pas en label, tu ne vas nulle part. On en parle souvent entre nous. Il faut des fonds pour faire de la bonne musique et appliquer ta vision. Quand je vois mon clip, je me dis que jamais je n’aurais pu le faire en indépendant, à moins que je sois fille de millionnaires. Quand tu vois Damso, Shay, Angèle, Hamza, L’Or du Commun… visuellement, il y a une exigence au premier single. On a l’impression de n’avoir qu’une seule chance. On a tellement galéré pour en arriver là que lâcher deux ou trois freestyles « juste pour voir comment ça prend », non… Ce n’est pas du tout ma mentalité en tout cas.
Ce n’était donc pas ton but avec les six petits « Actes » que tu as sortis sur Instagram ?
Non, mon ambition était différente. Comme je connais déjà la direction de mon album, je voulais que les gens comprennent que je ne sais pas faire que ça. Que je suis ouverte d’esprit. Mon album est tellement calibré que je voulais un peu de légèreté avant de le sortir. Ces capsules étaient très spontanées, j’ai appris à jouer du piano en janvier, je me suis torchée à m’entraîner 15 heures par jour. En mars, j’avais déjà composé une vingtaine de morceaux. Trois mois plus tard, je me suis dit que j’allais écrire une pièce de théâtre sous forme de petites chansons, c’est pour ça que ça s’appelle « Actes ». J’ai ensuite demandé à Krisy de me les produire et on a fait ces petites vidéos. Avec Krisy, on se voit toute la journée, c’est comme mon frère, on fait quasiment tous nos projets ensemble. On a pris une pièce, on l’a décorée selon nos envies, selon la prod’… c’était vraiment home made. Il n’y avait pas de marketing. C’était juste nous qui sortions de la musique pour nous amuser. Là où un album, c’est beaucoup plus de travail. Mais je suis de nature trop versatile, j’ai du mal à rester focus : travailler la communication autour de la sortie d’un single, et donc ne pas trop faire la ouf sur Instagram, c’est compliqué pour moi, mais je sais que c’est pour mon bien. Si je le pouvais, j’aurais déjà lâché mon album en mode : « Écoutez-le, s’il vous plaît » !
Le premier single, « Dilemme », c’est le morceau qui te représente le mieux ?
Ouais, c’est un panorama visuel et artistique de mon album, ça englobe plusieurs styles sans tout dévoiler. C’est flou et clair en même temps. Musicalement, quand je prends le refrain de « Dilemme », je trouve qu’il exprime bien la mélodie, et le couplet exprime bien un truc plus rap. J’ai des sons extrêmement hip-hop, trap, pop ou R&B, j’espère que les gens vont comprendre cet univers. « Dilemme » est vraiment à l’image de mon existence : entre la joie et la peine, la peur et l’audace, le calme et le stress. Il est l’un des derniers titres que j’ai écrits et c’est le premier qui sort. Finalement, il fallait avoir écrit tous les autres pour faire ce constat.
« En fait, je ne m’identifie à personne, je me suis toujours suffi à moi-même, et c’est ce qui rend le chemin plus dur. »
Où sera finalement posé ton album dans les bacs ?
Dans la pop, j’espère ! Je veux faire de la musique populaire, je veux que ça touche n’importe qui, qu’il puisse être proposé à n’importe quel public.
Et en ce qui concerne les thèmes, il est accessible ?
Je pense que si les thèmes sont bien apportés aux auditeurs, ils seront compris. C’est là où c’est important d’avoir une stratégie de lancement et de marketing parce que j’ai ce côté très narcissique dans ma musique et il y a une narration bien précise à choisir, à appliquer et à défendre pour que le message de l’album soit correctement introduit pour être compris.
Comment s’est construit ce projet musicalement ?
Une grande partie de l’album a été écrite avant de signer. La production a pris beaucoup de temps parce que je suis exigeante. Je voulais que la musique soit unique. Pour l’écriture et les toplines, je sais que je vais tout donner, puisque je fais les mélodies, que je travaille mes rimes… Par contre, pour la prod’, je voulais quelque chose de lunaire, que ce soit de la pop nouvelle. C’est pour ça que je voulais bosser avec El Guincho, qui est devenu mon producteur et mon réalisateur. Quand j’ai entendu « MALAMENTE » de ROSALÍA, du flamenco et du hip-hop ensemble, avec une meuf super strong, qui « empower », j’ai pensé : « C’est quoi ce délire ? ». J’aimais la folie de El Guincho sur El Mal Querer, et même si je ne savais pas s’il allait pouvoir produire du hip-hop pur, je savais qu’il en avait les capacités, il m’a complètement surprise. Et maintenant, on se parle tous les jours, il est très investi dans le projet. C’est pour ça aussi que je m’appelle Lous and the Yakuza, pour attribuer du crédit aux gens qui font réellement partie du propos.
Tu as commencé à écrire très jeune…
J’écris depuis que je sais écrire. J’écrivais mon prénom : Marie-Pierra. J’étais complètement fascinée du fait que l’on puisse écrire quelque chose pour se souvenir. Je pouvais me souvenir de tout ce que j’avais fait la veille dans les moindres détails. J’ai tenu énormément de journaux intimes depuis mes 7 ans. J’ai aussi compris en même temps que la musique n’était pas que des ondes. Quand tu es petit, tu écoutes tout en phonétique, et puis à un moment donné j’ai entendu : « Je ne veux pas travailler » au lieu d’entendre des sons, j’ai compris que c’était des mots. Je pouvais alors chanter ce que j’écrivais.
C’est important pour toi de ne pas oublier ?
Oui, je ne sais pas pourquoi. On ne peut jamais me mentir sur quelque chose que j’ai dite ou non. Écrire permet qu’on ne puisse pas jouer avec mes mots qui sont souvent choisis avec soin. Toutes les questions que tu me poses, j’avais déjà prévu d’y répondre. Comme dit Makala : « J’ai toujours été prête pour cette vie ». Et je suis trop nostalgique. Je peux être nostalgique de moi ce matin comme si c’était il y a 20 ans.
Tu veux passer des bons moments quitte à en être nostalgique juste après ?
C’est ça. Je suis complètement amoureuse de l’amour, de la joie et de tous les sentiments positifs autour. Je vis pour les moments heureux alors qu’ils ne m’inspirent quasiment jamais. Je préfère les vivre profondément qu’y penser et les écrire. Je suis très extrême, même quand je me réfère à la joie, je parle presque d’extase tellement c’est jouissif. Quand je suis heureuse, je le ressens. Je suis le genre de personne à tomber amoureuse 700 fois ! J’aime trop vite. Je suis convaincue que Dieu m’a donné un don, c’est d’aimer, mais trash ! Quand j’étais petite, j’étais amoureuse de six personnes dans ma classe. Je tombais surtout amoureuse des gens qui étaient très timides ou considérés comme les bizarres. J’étais attendrie par les gens qui étaient rejetés. Les gens se demandaient ce que je faisais avec eux mais je me sentais plus à l’aise en leur compagnie. Ce que j’aimais c’est qu’ils ne se travestissaient pas, ils restaient eux-mêmes. Là où moi, j’avais un bon masque. J’étais étrange, obsédée par le Japon, par la culture. J’étais extrêmement disciplinée.
Tu disais vouloir être une femme noire qui réussit, tu avais des modèles, plus jeune ?
En fait, je ne m’identifie à personne, je me suis toujours suffi à moi-même, et c’est ce qui rend le chemin plus dur. En France, en tant que chanteuse, il n’y a qu’Aya Nakamura pour moi, et je félicite son chemin. C’est extraordinaire ce qu’elle a fait. On écoute tous « Djadja ». Elle a réussi à fédérer un peuple français en étant une femme noire. Après, c’est dans un style festif et il y a moins de discriminations. Je pense que moi, je ferai face à davantage de discriminations parce que je dis des choses qu’on ne veut pas entendre d’une femme noire. Des Noirs en général, on veut entendre : « Vous faites du foot, vous êtes heureux, vous êtes un peu Magic System, vous êtes des guignols ». Mais pour revenir à Aya, ce que je kiffe chez elle, c’est que quoi qu’on lui dise, quand elle arrive sur scène, elle est en mode : « Je suis trop fraîche ». C’est tellement imposant une femme qui se trouve fraîche. On habitue tellement les femmes à ne pas dire qu’elles sont belles. Déjà, la beauté, c’est tellement dérisoire. Je me trouve belle, tu peux me trouver moche, on s’en fout. Mes deux parents étaient médecins et toute notre vie, ma mère a assimilé la notion de beauté à la santé. « Vous êtes en bonne santé, donc vous êtes beaux ». Je n’ai jamais eu de complexes.
« Je ne veux pas du tout être nichée, mais être populaire pour aider les gens à long terme. »
Tu sens que c’est le moment pour toi d’apporter une nouvelle voix ?
En tout cas, je suis prête ! On arrive dans une ère où les femmes noires se sentent on fleek, fraîches, là où il y a 10 ans ce n’était pas le cas. Aujourd’hui, tu as un mouvement de femmes noires qui sont fières d’être noires et c’est normal, ce n’est pas une atteinte à qui que ce soit d’être fier de ce que tu es. Oui, je suis noire, ça fait partie de moi. Je ne suis pas définie par ma couleur mais culturellement, oui, il y a une histoire, et j’en suis fière. Je suis extrêmement reconnaissante envers Dieu et tous les gens qui travaillent avec moi, tous les Yakuza qui y mettent de la hargne. Ils participent à mettre une femme noire en lumière, ce qui est inédit et c’est triste. Généralement, c’est : « 23 ans ? femme ? noire ? belge ? Ok, ferme ta gueule ». Alors que là, c’est tout l’inverse.
Ton patronyme montre en effet que tu es entourée, mais en même temps dans ta biographie tu dis vouloir réussir toute seule…
Quand je dis « toute seule », c’est sans l’aide d’un tierce homme blanc précis. Je n’arrive pas avec quelqu’un qui me pousse. Je suis arrivée ici par mes propRES moyens. J’ai créé mes opportunités et j’ai réussi à fédérer autour de moi. Je travaille toujours en groupe parce que je pense qu’on ne peut rien faire sans un bon producteur, un bon attaché de presse, un bon management… Il faut s’entourer et il est primordial de bien choisir les gens qui nous entourent. Tu sens tout de suite les énergies qui communiquent avec toi et les gens qui peuvent faire preuve de patience. Je suis tellement extrême qu’il me faut des gens passionnés autour de moi, qu’ils puissent me comprendre sans tout prendre au premier degré, qu’on puisse être nous-mêmes ensemble.
Sur un morceau, tu dis que tu n’as plus peur de rien, que c’est parfois déroutant…
Le pire est déjà arrivé dans ma vie. Désormais, il n’y a que du bon à venir. On me demande souvent si j’ai peur de la célébrité. Je ne veux pas être célèbre mais être un personnage public, populaire, pour pouvoir aider à plus grande échelle. Par exemple, au Congo, qui est mon objectif ultime, je veux construire des hôpitaux. Et tu ne fais rien sans thunes. Je ne veux pas du tout être nichée, mais être populaire pour aider les gens à long terme.
Et la peur de l’échec ?
Elle était violente, toute ma vie, parce qu’on m’a habituée à l’excellence, à l’école, en sport, en dessin… Et après ça, à 18 ans, il y a eu cet épisode où mes parents m’ont déshéritée parce que je voulais être chanteuse. L’échec résonnait dans ma tête, pour moi c’était la mort, il n’y avait pas pire comme fin. Mais j’ai besoin d’être digne quand je crève. Je n’ai rien contre la mort, je peux mourir maintenant, mais je ne veux pas mourir en échouant. Puis, j’ai compris que tout ce que j’ai vécu n’est en réalité pas un échec. À l’époque, c’est ce que je pensais, parce que ma famille et mes potes me le faisaient comprendre. « Mais qu’est-ce que tu fous ? Tu fonces dans le mur. » Mais si tu fonces assez fort dans ce mur, tu le défonces et tu arrives de l’autre côté… Et de l’autre côté, c’est ici, mais j’étais la seule à le voir. Les derniers sont les premiers.
Tu es plutôt impitoyable ou conciliante avec toi-même ?
Les deux. Je m’en demande beaucoup mais pas trop. Je connais mes limites, je n’ai pas peur de les pousser mais je sais quand j’arrive à bout. Je ne veux pas travailler dans la douleur, je la déteste même si je suis très proche d’elle. Tous les sentiments que j’aime bien, l’extase, la passion, la lamentation, en sont proches aussi.
Pourquoi avoir choisi d’appeler ton album Gore ? Est-ce lié à ta façon très détachée de parler des épreuves difficiles de ta vie ?
Par définition, le « gore », c’est le genre dans l’horreur qui est tellement sanglant qu’il en devient une forme d’humour. Ma vie a été tellement hardcore, qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer ! C’est à l’image de ma vie. Voilà pourquoi cet album est ce qu’il est, avec ces mots-là, pourquoi c’est aussi dur et festif à la fois. C’est autobiographique, à quoi ça servirait de mentir ? Mes textes sont trop révélateurs et dénonciateurs pour être complètement secrets. Je suis une artiste, je raconte ma vie, j’ai plein de secrets mais je partage les grandes lignes. Après, il y a un degré de détails que tu ne donnes pas pour garder ton intimité. Mais ce sont des choses dont j’ai guéri, il m’aurait été impossible de sortir cet album il y a deux ans. Je fais un travail très fort pour dévoiler autant de choses, au-delà de ma vie, c’est un but bien plus grand, de pointer du doigt certaines choses qui se passent très mal dans société. Au niveau du système social, ce n’est pas normal qu’à 19 ans, en étant belge, tu te retrouves autant de fois à la rue en voulant juste faire de la musique. Ce n’est pas possible qu’une femme sur trois se fasse agresser. Il y a tellement de choses qui sont ignobles. Il faut que je sacrifie un peu de mon intimité pour une cause plus grande.
La musique a été un exutoire ?
Je ne pense même pas que ce soit thérapeutique, c’est plus politique. J’ai vraiment envie de défendre tellement de causes, et la musique me le permet. J’ai écrit des chansons sur la prostitution, sur le viol, sur la pauvreté… Ça me permet de mettre en lumière certaines thématiques…
Tu considères qu’il y a encore des sujets tabous ou qu’un artiste peut aborder tous les thèmes ?
Je pense que la moitié de mon album est taboue mais je me suis permise de le faire. Si j’étais née au Moyen-Âge, j’aurais finie sur un bûcher ! J’ai toujours ouvert ma gueule, pour moi, il n’y a pas de tabous. Mais je ne pense pas que ce soit toujours nécessaire de donner son avis, seulement quand ça pousse les gens à aller de l’avant. J’ai 23 ans, je suis très consciente de la marge d’erreur que je peux faire dans tous les combats. Je n’ai pas la vérité absolue, je ne connais que ce que je peux connaître en ce moment. J’essaie de m’instruire au maximum sur toutes les choses que je défends. Je n’ai pas de réponse à tout mais je m’accepte comme ça. Je fais un effort phénoménal pour essayer d’être au mieux un bon être humain, ça compte pour moi d’être quelqu’un de bien qui pense aux autres.
Que représente la marque sur ton front ?
C’est un bonhomme que j’ai appelé Les mains levées vers le ciel. C’est un mouvement qu’on fait dans la joie extrême et dans la pire lamentation. Et c’est à mon image, le juste milieu est inexistant. Aujourd’hui j’ai pensé à mes deux oncles décédés il y a un an et j’ai dessiné deux larmes. J’ai longtemps mis une seule ligne sur mon visage qui symbolise l’infini. D’habitude, il y a plus de dessins. J’en ai énormément, j’ai un petit carnet où je les crée, mais très souvent, ils existent déjà ! Tous les Marocains me disent que leurs grands-mères font ça sur leur front. Je ne connaissais pas du tout. Il n’y a pas une infinité de signes possibles. C’est comme la fleur de vie qui s’est retrouvée dans plusieurs empires et qui avait une signification différente à chaque fois.
C’est toi qui as dessiné ce signe sur la pochette de « Dilemme » ?
Je l’ai dessiné, je l’ai donné à Krisy qui l’a vectorisé, puis on a contacté des graphistes, BOLD, qui l’ont magnifié avec la pierre de malachite, très présente au Congo.
Étant donné que tout part des mots pour toi, est-ce que le mot « résilience » te définit bien ?
Oui, vraiment. Je suis très résiliente. Et je rajouterais « amour ». Si je peux en placer une pour le love, je le fais.