Médine, délit de normalité

Avec son équipe, Din Records, il a placé Le Havre sur la carte du rap français. Médine est une figure importante de la scène, un artiste aux mutations régulières, pour l’amour de l’art et de la vérité. Après plus de 15 ans de métier, le rappeur continue de faire événement grâce à ses textes tranchants, reflets de ses préoccupations et de la vie qu’il mène. Pour YARD, l’Arabian Panther parle de Grand Médine, son 7e album, de rap, d’amour, des polémiques et du prix à payer pour continuer de tracer sa voie dans une société qui ne l’a jamais vu d’un bon oeil.

Photos : @aida_dahmani

On le retrouve à son point de chute parisien, où il a élu domicile le temps de parler de présenter Grand Médine aux médias. Médine débarque en famille. Le temps de se changer et de se glisser dans les habits du rappeur, qu’il n’a pas quittés depuis 2004 et son premier opus. Pour ce septième album, comme pour les précédents, la direction artistique est un poil différente du projet qui le précède, comme dictée par une volonté moins de déranger que d’apparaître comme l’homme complet qu’il est : un artiste, un citoyen, un père de famille.

Les maisons de disques, l’actualité politique, dont le traitement des personnes musulmanes en France et dans le monde… Médine continue d’utiliser son art pour porter la plume dans les (ses) plaies, sans négliger les fondamentaux du rap, comme l’egotrip et le storytelling conscient. Il oppose de plus en plus à cela une démarche plus intime, voire intimiste. Des Ouïghours à sa présence sur les réseaux sociaux avec sa famille, son regard sur le monde est toujours acéré, mais aussi plus apaisé. Des nuances et des subtilités que certain.e.s verront comme des contradictions, d’autres comme le chemin d’un homme qui n’en finit pas de se construire avec tout l’exigence et la légèreté que requiert celui qui se revendique volontiers autant rejeton de Booba que de Kery James.

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