Soprano : « Dans le rap, les plus jeunes vivent dans l’urgence »

Comprendre le rap marseillais sans échanger avec Soprano n’aurait pas de sens. Comprendre Marseille sans l’éclairage de cet enfant des quartiers Nord serait délicat. Aujourd’hui, la légende des Psy4 de la rime est plus apaisée que jamais, et semble s’être véritablement trouvée. Il est lui, Sopra, père de famille accompli, heureux, et rappe/chante une musique qui lui correspond. Et si bien vieillir dans le rap, c’était devenir Soprano ? Interview.

Photos : @antoine_sarl

« Quand tu viens des quartiers Nord, qu’on t’a dit toute ta vie que jamais tu n’allais réussir et que tu finis par remplir un stade Vélodrome, ça ne peut que marquer la ville.” Bien au-delà du rap, bien au-delà de Marseille, Soprano rayonne. Le « rappeur chanteur » sillonne la France, remplit des stades – il a vendu 700 000 tickets lors de son Everest Tour en 2017 -, et vient tout juste d’être célébré, le 12 octobre dernier, par des dizaines de milliers de Marseillais dans son antre le plus cher : le Vélodrome. Autant de personnes, de familles, de grands et de moins grands, qui ne se posent pas la question de savoir si Soprano est un rappeur ou non. Autant de fans que le franco-comorien arrive à faire sourire, à rendre heureux, avec sa musique. Lui vient du rap, lui continue encore de s’en revendiquer. À raison ? Probablement. Le rap, cette musique jeune par définition, globalement alimentée et réinventée par des moins de 30 ans qui ne laissent jamais le luxe aux porte-étendards de leur mouvement de souffler, de se reposer sur leurs acquis. Et au milieu de tout ça, Soprano a réussi à toujours nager entre les requins et à se faire l’une des plus belles places : celle du respect, du calme, d’une vie sans mauvaises vagues au bord de la Méditerranée. Est-ce que vieillir dans le rap, c’est s’adoucir ? Peut-on faire du rap en étant apaisé ? On a descendu l’avenue du Prado avec Saïd pour trouver des réponses à nos questions.

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