TIF | On The Corner (Alger, Algérie)

Pour notre premier On The Corner tourné à l’étranger, le rappeur TIF nous a laissé accompagner son retour à Alger, quelques semaines avant la sortie de son album Houma Sweet Houma.

Depuis 2014, nos caméras s’invitent là où les talents de notre culture écrivent les premières pages de leur histoire. On The Corner. Là où ils sont parfois plus appelé par leur prénom que par le pseudonyme qu’ils font scander à des foules en liesse. Le quartier, la zone, la calle, la tess, le binks : des dénominations nombreuses qui désignent les théâtres de scènes et de récits souvent semblables les uns des autres, mais pourtant foncièrement singuliers. Et depuis huit ans, les artistes nous ouvre les portes de leur « corner » pour donner corps à ces récits, de Sevran à Gonesse, de Barbès au Triangle d’or, du Plan d’Aou à Fond Vert, en passant par Le Havre et Perpignan. Mais pour chaque « tieks » de France, il y a des « favelas » au Brésil, des « barrios » dans le monde hispanique, des « blocks » dans les pays anglophones. Et jamais, jusqu’à présent, On The Corner ne s’était aventuré au-delà du territoire français. C’est désormais chose faite avec Tif, rappeur algérien qui nous a ouvert les portes de « son » Alger.

Plus connu des acteurs phares du rap algérien que du public qui en consomme, TIF n’est pourtant pas un nouveau venu. En effet, Toufik – de son vrai nom – s’adonne à son art depuis le début des années 2010, soutenu par une petite équipe dont les rêves semblaient aller plus loin que l’Algérie. Pour les concrétiser, le départ apparaissait alors inéluctable. À 18 ans, TIF quitte Alger pour Lyon, puis Paris, et constate qu’ailleurs n’est pas forcément mieux, juste différent : les opportunités sont plus nombreuses mais les rapports humains sont plus froids, et il n’y a que loin de chez lui qu’il est un « blédard », avec toutes les perceptions – souvent négatives – que cela peut impliquer. L’histoire de TIF, c’est celle d’une jeunesse tiraillée par le besoin de partir pour prendre son envol, et un déracinement qui laisse forcément des séquelles. Mais c’est aussi celle de ceux qui parcourent le monde pour finalement se rendre compte qu’on est jamais mieux que dans son Houma Sweet Houma.

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